Illustration des travaux de Marta Serafim
« Le courage quotidien au travail »
Dans les organisations du travail issues du tournant néolibéral des années 1980, le surdéveloppement du travail abstrait, celui de la machine ou d’habitude de production, menace le travail vivant au cœur des besoins humains de l’affirmation de soi, comprise en tant qu’actualisation des potentialités subjectives. Pour le travailleur, le risque existe-t-il alors de devenir étranger à l’objet de son travail, d’en perdre la réalité, et au lieu de se l’approprier, de s’en dessaisir.
Malgré leur vécu de souffrance, les humains ne restent pas passifs devant ce phénomène, en persévérant, jour après jour, dans un effort courageux. Cet effort, qui est un effort de la vie surmontant sa négation, se traduit par des actes de travail. Stratégiques, rusés, peu visibles ou, au contraire, directs, frontaux, accomplis en pleine lumière, ils permettent de maintenir le travail vivant, de le rendre toujours actuel en dépit des entraves, et de transformer la peine en joie.